L’ACCÉLÉRATION NON GRAVITATIONNELLE DE 3I/ATLAS
Le 16 Décembre 2025
Lorsque des non-spécialistes entendent que « la comète 3I/ATLAS présente une accélération non gravitationnelle », certains pensent que cela signifie que l’objet interstellaire doit être un vaisseau spatial. Ce n’est pas le cas. Toutes les comètes ont une accélération non gravitationnelle.
Un nouvel article publié dans Research Notes of the AAS explique pourquoi — et montre que 3I/ATLAS se comporte exactement comme les comètes que nous connaissons dans notre propre Système solaire.

Comète 3I/ATLAS photographiée le 2 décembre 2025 par Gerald Rhemann et Michael Jäger
« Nous avons mesuré l’accélération non gravitationnelle de 3I/ATLAS à l’aide d’astrométrie à longue base provenant du vaisseau spatial Psyche de la NASA et de l’orbiteur Mars Trace Gas Orbiter de l’ESA », explique l’auteur principal Marshall Eubanks. « Les résultats sont tout à fait typiques des comètes ordinaires et certainement pas exceptionnels. »
L’accélération non gravitationnelle provient de la légère poussée que subissent les comètes à cause de leur propre dégazage. Des jets de matière glacée se sublimant depuis le noyau agissent comme de minuscules moteurs-fusées, déviant légèrement la comète de la trajectoire qu’elle suivrait sous l’effet de la seule gravité.
« Jusqu’à récemment, détecter des accélérations non gravitationnelles chez les comètes nécessitait des observations sur plusieurs orbites — ce que nous n’aurons jamais pour les objets interstellaires », explique Eubanks. « Désormais, grâce aux sondes interplanétaires, nous pouvons mesurer ces faibles accélérations — seulement quelques centaines de millionièmes de la gravité terrestre — lors d’un seul passage dans le Système solaire. »
Pour 3I/ATLAS, l’accélération causée par le dégazage est d’environ 5 × 10⁻⁷ m s⁻², comparable à celle de nombreuses petites comètes du Système solaire. En utilisant cette valeur, ainsi que des mesures de la production de dioxyde de carbone, l’équipe a estimé la masse de la comète à environ 44 millions de tonnes métriques et son rayon entre 260 et 370 mètres — là encore, des valeurs parfaitement typiques.
La comparaison entre 3I/ATLAS et le premier objet interstellaire connu, 1I/‘Oumuamua, est frappante. En 2017, lorsque 1I/‘Oumuamua traversait le Système solaire, son accélération non gravitationnelle (environ 10⁻⁶ m s⁻²) a attiré l’attention. Pourquoi ? Parce que ‘Oumuamua ne présentait aucun dégazage évident. Cela a servi de base aux affirmations d’Avi Loeb selon lesquelles 1I/‘Oumuamua pourrait être une voile solaire ou une autre technologie artificielle.
3I/ATLAS, en revanche, semble tout à fait normal. Il présente un dégazage cométaire évident avec une accélération non gravitationnelle correspondante. Affirmer qu’il s’agit également d’un vaisseau spatial ne correspond pas aux données.
Conclusion : 3I/ATLAS est exotique et fascinant. Mais c’est aussi une comète.
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